mardi 22 novembre 2011

Suite (et fin?) de mon aventure dans le courtage de crédit.


Il y a un peu plus de 6 mois, je déposais ma demande de cumul d'emploi dans l'objectif de me lancer dans le courtage de crédit. Bilan des courses, beaucoup d'énergie de dépensée en l'air pour peu de résultats, mais voyons en détail.

CAFPI ne m'a jamais recontacté suite à ce que je qualifierai de notre "entretien d'embauche". Malgré mes relances par mail, je n'ai jamais pu avoir une réponse franche et nette. Artémis courtage que j'avais aussi eu le plaisir de rencontrer m'a finalement répondu. Malheureusement, ils n'ont pas la structure pour accueillir des agents-co ou des franchisés, ils y réfléchissent pour l'avenir, mais n'ont pas le temps actuellement et jugent la conjecture trop mauvaise pour se lancer dans une telle aventure. C'est donc pour que je ne serve pas de "cobaye" et parce qu'ils n'ont pas la certitude de m'offrir un service de qualité qu'ils déclinent pour l'instant ma candidature. Au moins auront-ils eu la courtoisie de me répondre et de m'expliquer leur choix, je les salue bien bas et les remercie pour cela.

Au final, la meilleur solution était celle que j'avais envisagé au début, me lancer tout seul en auto entreprise  mais le décret Delétré a brisé mon élan.
De plus, j'ai eu l'occasion de voir le métier de plus près, et il est loin d'être ce que j'imaginais. Attention, ce qui suit n'engage que moi et mon ressenti :
J'imaginais (naïf que j'étais)  le courtier au service de son client, luttant coude à coude contre la banque et ces oppresseurs capitalistes. Au final le courtier voit son client quelques fois pour boucler le dossier, alors qu'il travail au quotidien avec la banque. Il essaie plutôt d'arrondir les angles et "d'emberlificoter" le client pour que celui ci voit la solution proposée comme étant la meilleure. Il apporte du chiffre à la banque et du chiffre "facile" en priorité (pas de dossier trop alambiqué), sinon il voit son partenariat purement et simplement résilié.
Quelques phrases clef que je tiens de la bouche de F. Iborra, directeur régional de CAFPI île de France, qui ont forgé mon opinion :
- "Ce n'est pas parce que vous avez le même prêt avec 10 € de moins par mois que vous allez conquérir le client, mais parce que vous lui aurez bien expliqué".
-"J'ai déjà perdu des clients alors que j'avais la meilleure mensualité, le client me répondait , c'était trop compliqué votre dossier, on y comprenait rien".
-"Au début de la loi Lagarde, on faisait passer tous les dossiers avec délégation (on touchait alors une "com" sur le prêt et l'assurance). Les banques sont vites intervenues, en nous expliquant qu'elles refuseraient systématiquement tous les dossiers avec délégation. Elles se gardent le privilège de l'accorder pour leur client VIP, mais venant de nous, on doit les faire "vivre" et elles margent confortablement sur l'assurance groupe. Nous mettons donc maintenant en avant les avantages des assurances groupes de nos partenaires bancaires".
Bref, je suis beaucoup trop "honnête" pour allez mettre en avant les avantages de mes "partenaires bancaires", en occultant systématiquement le surcoût ou les défauts cachés. Je ne serais jamais un bon vendeur (ce n'est pas mon but dans la vie), et le métier de courtier semble trop s'en rapprocher à mon goût.
Un autre exemple qui m'a déplu : les partenariats bancaires sont généralement de 1% du montant du prêt, plafonné suivant les conventions et les banques à 1500; 3000 ou 6000 € de commission (ordre de grandeur). Si un courtier a une demande de financement pour 600 K€, quelle banque va-t-il mettre en avant ? Celle qui plafonne ses commissions à 1500 € ou celle qui plafonne à 6000 € ? Voilà un exemple de conflit d'intérêt dont on entend peu parler, mais qui est une réalité du métier. Je ne doute cependant pas qu'il y ai des courtiers compétents, professionnels et efficaces attention !
Au final, j'aurai aimé pratiquer ce métier, avec mon éthique et sans en dépendre financièrement, ce qui est totalement incompatible (je m'en rend compte à présent) avec les objectifs de vente de grands groupes comme CAFPI, Empruntis et consort.
J'ai donc pour l'instant résilié mon auto entreprise (j’espère qu'on ne viendra pas me demander les 500 € de CFE car il n'ont pas enregistré ma demande d'adhésion au PLF) , et je mets en veille mes rêves de courtage en crédit.
Par ailleurs, ma femme a aussi des projets pour notre famille. Je les différai à cause de cette aventure, mais ceci ne se justifiant plus, nous avons déposé notre dossier de demande de mutation pour la Polynésie française. J'en parlerai bien évidemment dans un prochain billet.

16 commentaires:

  1. Oups, la polynésie française ?
    cela relève quasiment de l'expatriation ;)
    Tu crois que les élèves seront plus doués en maths là bas qu'en métropole ? ;)
    amitiés
    alexandre

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  2. Les élèves ne seront certainement pas plus doué en maths, mais le soleil brillera plus fort ;) Et puis je me rapprocherais de l'indépendance financière aux vues des avantages concédés.

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  3. bon ben j'espere que tu te réaliseras dans ta nouvelle affectation

    octave

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  4. Bonjour,

    Désolé que vous ne puissiez poursuivre dans votre projet de mutation profesionnelle.

    Et bonne chance pour la mutation géographique sollicitée.

    Cordialement,

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  5. Merci Aristide et Pr Ergébel pour votre sollicitude ;)

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  6. Bonjour Yann, tu souhaitais en faire une activité à part entière? Le pari était osé?

    Tu as une exonération totale pendant 1 à 2 ans concernant la CFE.

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  7. non j'aurai voulu pouvoir en faire une activité complémentaire et à terme passer à mi-temps si les recettes me l'avaient permis.

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  8. bonjour, je suis courtier depuis 7 ans et je peux te dire que tout le monde ne travaille pas comme tu le dis heureusement, et que Cafpi a sa "méthode" que je ne valide pas. Ce qui est sur c qu il est impossible d'être un bon courtier en temps partiel, car c'est la quantité de client apportés aux banques qui les fait fléchir dans la négociation.Quelques informations t'échappent comme la négociation de déplafonnement de commission par exemple, et qui est somme toute courante(mais pas si tu apportes un dossier par an...), ou la différence entre la renégociation et le rachat de prêt etc...De plus raisonner en cout de credit n est pas forcément la bonne solution, mais c 'est en fonction de chaque client.Le probleme de l'assurance déléguée ne se pose plus avec les decrets de la loi hamon, et la les conseils du courtier sont trés importants. Voila, je ne m'étale pas plus, et je te prie de croire que je donne tout ce je peux pour mes clients. Cordialement

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    1. Bonjour,
      Merci pour votre témoignage, je ne doute pas qu'il y a des courtiers intègre et compétent.
      Je pense maîtriser la subtilité entre un rachat et une renégociation de crédit voir des regroupements de crédit, puisque beaucoup d'internautes viennent me solliciter pour savoir si ils ont intérêt à racheter ou à renégocier leur crédit.
      Il est vrai que la loi Hamon a changé la donne au niveau de l'assurance groupe des banques, je serais curieux de savoir comment les banques vont s'adapter, et si cela va changer beaucoup de choses dans la pratique. Quelle proportion de client auront le courage d'entreprendre les démarches pour changer réellement leur assurance groupe ? Combien de banques leur répondront de leur faire un procès pour changer l'assurance groupe (témoignage déjà rencontré sur Cbanque)

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    2. Bonsoir,
      Désolé pour le tutoiement mais j ai cru que c'était le ton du blog au vu des commentaires ci dessus et ne veux pas paraitre impoli.
      J'aime votre idée de "prêt a taux décroissant".
      Vous savez le métier change heureusement depuis 1 an ou 2 t ce n'est pas un mal.
      Je prends pour exemple un comportement connu: quand les taux sont hauts ,il faut emprunter à taux variable, et quand ils sont bas à taux fixe, et bien des commerciaux de mauvais conseil ont convaincu nombre de clients de l'inverse, juste pour vendre, et nous en payons les conséquences, car ces mêmes clients emprunteront moins car leurs capacités d'emprunt en sont grevées....
      Il m'est arrivé de me disputer vivement avec des commerciaux par exemple du crédit immobilier de France, qui d'ailleurs n'existe plus....
      Par ailleurs, pour parler de l'envers du décors, je pense que la notion de PNB est à connaitre et c'est avec celà que les courtiers luttent le plus.
      Il y a aussi la réactivité des banques et le comportement client qui n'est pas encore en France en adéquation avec le courtage et les mathématiques.
      Merci pour votre blog.
      Cordialement

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    3. Je m'interroge : en quoi un commerciale aurait-il intérêt à "fourguer" un taux fixe plutôt qu'un taux variable pour vendre ?
      Je pense toujours que mon idée d'un taux décroissant dans la vie du prêt serait largement attractive pour un particulier et pour une banque, juste une façon de récompenser la fidélité, mais j'ai l'impression d'être incompris en la matière (j'ai eu l'occasion d'échanger avec des chargés de prescription sur le sujet).
      Merci pour votre témoignage

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    4. Je n'est pas de réponse à votre intérogation mais pour l'exemple certaines agences du Crédit Foncier avait dans leur produit des taux variables et ne voulait plus du tout en vendre pour des questions d'image ou de sav....
      Et le taux variable est sans IRA et certains client ont fait des "coups immobilier" et voulait du taux variable long terme pour ne pas avoir de grosses mensualité et revendre le bien en sortant sans IRA et tout ça à court terme. Dans leur cas aucun généraliste ne vend du variable, car ils comprennent peut etre que le bien va etre vite revendu et qu ils ne gagneront pas sur le pret, mais ma reflexion est que si le client fait un "coup" il va y avoir du cash à récupérer et travailler....mais comme celui qui fait les prêts n'est pas souvent celui qui fait les placements(que l'on pourrait nantir ou autre par ex si autre opération)....
      Mais c'est vrai que c'est plus dans une periode de taux élévé que les taux variables se vendent de la mauvaise façon, moi je prends ça comme un outil qui bien utilisé est rentable.
      Il y a aussi les marges dans les taux variables qui dans certaines périodes sont trés faibles, d'ou préférait vendre du taux fixe, et puis justement il y a taux variable et taux variables dans leur composition.
      J'ai eu 3 années d'expérience de courtage sur le canton de Geneve, et cela vous plairait je pense, car il suffit de proposer un montage (gigogne ou autre) et le banquier(termer approprié) le monte avec la durée précise (par ex 182 mois) et les lignes demandées... aprés ce n'est pas systématique, mais c'est trés possible, il y a moins le systéme de grille et la plupart des conseiller sont décisionnaires, jusqu'à 500k€ pour beaucoup.
      Pour le taux décroissant, c'est intéréssant en terme de coup, mais la plupart des emprunteurs sont frileux et un prêt leur parait souvent incertain car ils ne se projettent pas de façon sure, ce que je comprends.
      Cordialement

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  9. Bonjour Pascal et Yann,
    Je suis tombée suis votre blog en préparant un sujet pour la TV sur le crédit immobilier. Je suis journaliste et cherche des courtiers indépendants pour me parler de l'intérêt (ou pas) de passer par un courtier pour trouver et négocier son crédit immobilier. J'ai l'impression qu'il y a deux types de courtiers; ceux qui ne sont que des intermédiaires/liés avec les principales banques et qui ne servent à rien, et une minorité qui cherche vraiment le meilleurs taux pour leur client en fouillant sur les banques en lignes, etc. J'aimerais l'éclairage et les conseils d'un vrai courtier indépendant sur le crédit immo.
    Pascal seriez vous d'accord pour m'en parler? Comment puis je vous joindre?
    Merci par avance
    Emma

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    1. Moi, je dis qu'il y a 2 types de courtier, ceux qui savent pourquoi un différé total fait baisser le TEG et les autres. Si vous en avez un qui a la réponse, c'est que vous tenez un vrai.

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  10. Bonjour Yann,
    je suis tombée sur votre blog en cherchant des renseignements pour remplir ma demande de cumul d'activité; comme vous, je suis prof (des écoles) et je souhaite entamer une activité parallèle d'IOSBP.
    Je n'ai pas réussi à vous contacter via le lien de contact. Est-il toujours valide ?
    Merci d'avance pour votre réponse.
    Sabine

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    1. j'ai modifié le lien, le système par lequel je passais pour les mails est saturé. Si vous cliquez sur le lien maintenant, vous aurez mon email en clair.

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